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États-Unis: l’inflation ralentit légèrement en novembre

AFP|Publié le 12 Décembre 2023

États-Unis: l’inflation ralentit légèrement en novembre

Fin novembre, l'inflation a atteint 3,1% sur un an, soit légèrement moins qu'en octobre où elle était à 3,2% selon l'indice CPI. (Photo: 123RF)

Les prix aux États-Unis continuent de se rapprocher progressivement d’un retour à la normale, après un nouveau ralentissement observé au mois de novembre, selon les données publiées mardi par le département du Travail, alors même que la Réserve Fédérale (Fed) doit entamer sa réunion de politique monétaire.

Fin novembre, l’inflation a atteint 3,1% sur un an, soit légèrement moins qu’en octobre où elle était à 3,2% selon l’indice CPI, sur lequel sont notamment indexées les pensions de retraite des Américains.

L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, est restée stable par rapport au mois d’octobre à 4,0% sur un an, au plus bas cependant depuis plus de deux ans.

«C’est la première fois en un an que l’inflation sous-jacente n’est pas en ralentissement. La mauvaise nouvelle est que l’inflation sous-jacente dans les services (qui exclut les loyers, NDLR) est en hausse de 0,5% par rapport au mois précédent. Et le logement reste désespérément cher», a estimé dans une note le chef économiste d’Oxford Economics, Michael Pearce.

Sur un mois, les prix à la consommation sont en légère hausse, de 0,1%, s’affichant tout juste au-dessus des attentes des analystes, qui tablaient plutôt sur une nouvelle stabilisation des prix, après celle observée le mois précédent.

Les prix du carburant sont les principaux moteurs du ralentissement observé, avec un coût à la pompe qui continue de baisser sur un an, mais également sur le mois, une bonne nouvelle pour les consommateurs américains, particulièrement sensibles aux variations de ce produit.

L’alimentaire voit également ses prix continuer à ralentir fortement, avec une hausse de 2,9% sur un an, mais seulement 1,7% pour l’alimentaire consommé à la maison, la hausse étant plus marquée pour la vente à emporter ou la restauration (+5,3%).

Parmi les autres secteurs à observer une baisse des prix, les voitures d’occasion et les services de santé sont en recul, là encore une nouvelle positive pour les consommateurs américains.

La Fed reste prudente

À l’inverse, certains secteurs, bien qu’en ralentissement, connaissent des hausses de prix toujours supérieures à l’indice: c’est particulièrement le cas du logement, où la transmission de l’envolée des prix dans un premier temps puis du ralentissement désormais, se fait sentir avec un décalage.

De même, le secteur des transports reste confronté à une hausse supérieure à 10% sur un an de ses prix, venant du même coup alimenter l’inflation des prix des services.

L’indice CPI vient confirmer la tendance observée par l’autre indice des prix aux États-Unis, le PCE, qui est celui privilégié par la Réserve fédérale (Fed), pour déterminer sa politique monétaire et qui a terminé le mois d’octobre en hausse de 3% sur un an, là aussi en ralentissement constant.

La question d’un retour à la normale de l’inflation est un point essentiel pour le président américain Joe Biden, qui a entamé sa campagne en vue d’une réélection en mettant en avant ses réussites économiques, alors que la croissance économique du pays est la plus forte du G7 et le chômage au plus bas depuis l’après-pandémie.

Mais différentes enquêtes d’opinion soulignent que les Américains ne créditent pas le président sortant de succès sur le plan économique, principalement du fait du ressenti de la hausse des prix sur les budgets des ménages, malgré des salaires qui, après un décalage, tendent à rattraper l’inflation.

Face à une hausse des prix qui s’était rapprochée des 10% en juillet 2022 (+9,5%), la Fed avait décidé de relever progressivement ses taux dès mars 2022, rendant l’accès au crédit plus onéreux pour les acteurs économiques, ce qui théoriquement ralentit la consommation et l’investissement, et donc l’économie, pour éviter une envolée des prix.

La Fed entame mardi sa dernière réunion monétaire, afin de déterminer si elle doit relever une nouvelle fois ses taux, après deux réunions qui les ont maintenus à leur niveau actuel, dans une fourchette comprise entre 5,25% et 5,50%.

La décision du comité de politique monétaire sera connue mercredi à 14h, mais d’ores et déjà l’immense majorité des analystes tablent sur un maintien des taux, selon l’outil de suivi CME FedWatch.