L’accélération des salaires est néfaste pour les entreprises
Nicolas St-Germain|Édition de la mi‑février 2023Ce n’est plus une surprise pour personne; le marché du travail est tendu au Canada, et ce, particulièrement au Québec où le taux de chômage frôle 4% depuis quelques mois et où le taux de postes vacants a atteint un sommet de 6,7% en juin dernier, soit bien au-delà la moyenne nationale de 5,9%. Le ratio chômeurs-postes vacants est de 6 sur 10 et l’augmentation sur un an de la rémunération horaire moyenne est passée de 3,1% en janvier à 8,1% en juillet. Tous des facteurs qui accroissent la pression sur les entreprises d’ici.
L’industrie forestière et minière, la construction, le commerce de gros et de détail, ainsi que le secteur de santé affichent des hausses nettement supérieures à celles observées pour l’ensemble du Canada. À l’opposé, les gains sont plus lents au Québec pour l’administration publique, les services publics, ainsi que l’hébergement et la restauration. La pénurie de main-d’œuvre et l’accélération de l’inflation depuis un an et demi contribuent notamment à la flambée des salaires.
Alors que cette situation est favorable pour les ménages, elle complique toutefois les choses pour les entreprises, qui doivent affronter simultanément la hausse des coûts de production causée par l’inflation et les coûts de main-d’œuvre plus élevés. Selon une enquête de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, 65% des entreprises soulignent que les salaires leur occasionnent des difficultés importantes.
Selon Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins, «étant donné que l’économie se dirige vers un important ralentissement au Canada et au Québec, la remontée attendue du taux de chômage l’an prochain pourrait temporairement mettre un couvercle sur la marmite.» Mais seulement de manière temporaire…