«C’était beau de voir plusieurs générations d’une même famille avoir encore des étoiles dans les yeux en parlant de leur épicerie, d’entendre comment des parents préparent depuis leur plus jeune âge leur relève, ou de souligner les plus de 50 ans de carrière d’un détaillant ayant débuté comme commis aux fruits et légumes.» (Photo: Courtoisie / Association des détaillants en alimentation du Québec)
EXPERT INVITÉ. J’ai eu la chance il y a quelques semaines de donner une conférence lors du Congrès de l’Association des détaillants en alimentation du Québec. Une fois par année, plus d’une centaine de détaillants-propriétaires se réunissent afin de discuter de l’état de leur industrie. Cette année, l’événement se déroulait au Manoir Richelieu.
Tout au long de la fin de semaine, avec Stéphane, mon bras droit et vice-président directeur de l’entreprise, nous avons rencontré plusieurs détaillants et surtout découvert de l’intérieur une communauté tricotée serrée!
Bien que nous travaillons quotidiennement avec la majorité d’entre eux depuis quelques années, cette fin de semaine d’échanges nous a dévoilé la face cachée des épiciers!
Il faut se le dire, dans les dernières années, ils sont passés de héros à zéro. Après avoir été courageusement aux premières lignes de la pandémie, le vent de l’opinion publique a tourné en leur défaveur notamment à cause de l’inflation fulgurante et du show de boucane du fédéral, cherchant à tout prix un coupable.
À force de se faire pointer du doigt et se faire reprocher, à tort, de profiter de cette crise, j’ai ressenti chez plusieurs détaillants un profond sentiment d’injustice ainsi qu’une fatigue découlant d’une année épuisante et remplie de défis de toutes sortes.
Personnellement, je crois que l’on gagnerait beaucoup à mieux connaître cet univers afin de déboulonner certains mythes qui pèsent lourd sur des centaines de familles de détaillants-propriétaires aux quatre coins de la province.
J’ai pris conscience de l’importance de leur implication dans leur communauté lors du Gala d’intronisation au Temple de la renommée du samedi soir. Au fil des présentations, j’ai découvert des histoires de persévérance, de résilience et d’implication exceptionnelle.
C’était beau de voir plusieurs générations d’une même famille avoir encore des étoiles dans les yeux en parlant de leur épicerie, d’entendre comment des parents préparent depuis leur plus jeune âge leur relève, ou de souligner les plus de 50 ans de carrière d’un détaillant ayant débuté comme commis aux fruits et légumes.
Derrière des centaines d’épiceries du Québec, il y a des familles passionnées qui évoluent dans une industrie où les marges sont extrêmement minimes, où la pénurie de main-d’œuvre frappe de plein fouet et où l’inflation leur fait tout aussi mal.
Malgré tout, année après année ils redoublent d’efforts pour faire briller les produits d’ici, notamment via le populaire concours Les Aliments du Québec dans mon panier.
Je suis sorti de ce congrès avec la profonde conviction qu’il fallait qu’on prenne le temps de mieux comprendre la réalité et le rôle de ces acteurs incontournables de notre société.