Cinq conseils pour améliorer ses chances de financement
Nicolas St-Germain|Publié le 04 février 2023Présenter un plan détaillé, c’est bien. Présenter un plan détaillé, chiffres à l’appui, c’est encore mieux. (Photo: 123RF)
FINANCEMENT. Voici cinq conseils de pro afin de maximiser ses chances d’obtenir le prêt désiré.
1. Bien se préparer
Pour obtenir un prêt, il faut se mettre dans le même état d’esprit que si on cherchait à convaincre un client de signer un contrat, illustre Audrey Beauchemin, directrice des comptes majeurs à la BDC. L’entrepreneur doit savoir combien il veut emprunter, mais surtout à quoi servira l’argent et comment il entend redresser ou faire croître son entreprise grâce aux fonds obtenus, dit-elle.
« Si l’entrepreneur n’est pas capable d’expliquer son plan d’affaires, s’il a l’air éparpillé, désorganisé, ce n’est pas rassurant pour un prêteur », acquiesce Me Sébastien Falardeau, qui représente à la fois des prêteurs et des emprunteurs en tant qu’avocat et associé dans le l’équipe de droit des affaires de DS Avocats.
2. S’appuyer sur des chiffres
Présenter un plan détaillé, c’est bien. Présenter un plan détaillé, chiffres à l’appui, c’est encore mieux. En ayant en main des données financières précises et à jour, il est plus facile de convaincre le prêteur que l’argent sera utilisé à bon escient.
« Les partenaires financiers vont vouloir s’assurer que l’entrepreneur est en mesure de réagir rapidement et qu’il a les bons outils pour prendre des décisions éclairées », affirme Audrey Beauchemin. Investir dans un système de collecte de données peut sembler moins utile que l’acquisition d’une nouvelle machine, « mais c’est tout aussi important », ajoute-t-elle.
3. Entretenir de bonnes relations
« Souvent, dans des dossiers de redressement ou de restructuration d’entreprises, une grande partie de la motivation du prêteur vient du fait qu’il croit en l’entreprise, en l’équipe et en l’entrepreneur. Il y a un gros volet relationnel », constate Me Sébastien Falardeau.
« Une entreprise risque de faire affaire avec le même créancier dans l’avenir, donc elle a intérêt à garder de bonnes relations, même quand ça va mal », renchérit Patrick Castonguay, président-directeur général d’Expansion Capital.
4. Considérer toutes les options
Quand les paiements se font attendre et que les liquidités fondent comme neige au soleil, le premier réflexe de plusieurs entrepreneurs est de chercher du financement. Mais ce n’est pas toujours la meilleure option, estime Audrey Beauchemin.
« Une entreprise m’a déjà demandé une injection de 500 000 $ pour son fonds de roulement », se souvient-elle, alors que la solution la plus avantageuse dans ce cas précis était plutôt de revoir les modalités de remboursement. En bénéficiant d’un congé de capital pendant une certaine période, l’entreprise en question a pu bénéficier des liquidités dont elle avait besoin à court terme.
5. Utiliser les réseaux de contacts
Que vous fassiez affaire avec une firme de services-conseils ou que vous échangiez directement avec un prêteur, il est fort possible que la personne en face de vous ait des contacts dont votre entreprise pourrait bénéficier.
« Je pose souvent la question à mes clients : “Qui aimerais-tu rencontrer ?” » raconte Audrey Beauchemin. Elle peut ainsi les aider à trouver ce qu’ils cherchent, qu’il s’agisse d’un local à louer, d’un fournisseur à dénicher ou d’un comptable à embaucher.
Garder de bonnes habitudes
Une fois le financement obtenu, il faut s’assurer de garder la tête hors de l’eau en reprenant le contrôle de ses liquidités.
1. Choisir le bon outil
« Les besoins à court terme doivent être financés par une solution de crédit à court terme et les besoins à long terme doivent être financés par un prêt à long terme. On n’achète pas un immeuble avec une marge de crédit et on ne finance pas des achats d’inventaire avec un prêt à terme », note Audrey Beauchemin.
2. Obtenir une marge de crédit
Flexible et moins coûteuse en intérêts que d’autres formes de financement, elle est l’outil par excellence pour arriver à payer les employés et effectuer des achats, affirme Patrick Castonguay. « On peut même faire des achats au rabais, quand les prix sont bons, pour plus de profitabilité. »
3. Faire des réserves
Avec le ralentissement économique attendu en 2023, il peut être avantageux de faire le plein de liquidité dès maintenant, si c’est possible, fait remarquer Audrey Beauchemin. Une entreprise peut par exemple décider de financer son projet à 100 %, plutôt qu’à 80 %, afin d’utiliser l’argent disponible pour croître ou pour affronter les jours plus difficiles, explique-t-elle.