5 enjeux que doivent avoir à l’œil les agriculteurs d’ici
Banque_Nationale|Publié le 28 février 2023Des enjeux mondiaux d’importance ont présentement un impact sur les activités des agriculteurs, éleveurs et producteurs canadiens. Vincent Cloutier, vice-président associé Montérégie-Est et conseiller principal en agriculture et agroalimentaire à la Banque Nationale, partage son analyse de l’environnement d’affaires, qui pourrait vous aider à relever chacun des défis suivants.
1) Les changements climatiques
Sécheresses, incendies et inondations : les conséquences liées aux changements climatiques menacent la production agricole. Mais que peuvent faire les agriculteurs pour s’y préparer ? « L’assurance récolte est une option à considérer pour gérer le risque financier associé à cet enjeu. À défaut, l’entrepreneur peut lui-même prévoir les liquidités requises dans l’éventualité d’un sinistre », dit-il.
2) L’empreinte carbone de l’industrie
Les préférences alimentaires des consommateurs évoluent. Certains font des choix en adéquation avec leurs valeurs. D’autres souhaitent diminuer l’empreinte écologique des aliments contenus dans leur assiette. Une frange de la communauté scientifique soutient que la production de bœuf a une forte empreinte carbone. Conséquemment, certains consommateurs pourraient avoir tendance à se tourner vers des aliments comme la volaille, le poisson et les protéines végétales.
« L’agriculteur peut avoir avantage à considérer les grands courants alimentaires dans sa planification stratégique, notamment dans ses décisions d’investissement qui peuvent avoir un impact à long terme sur son entreprise. »
3) Contexte géopolitique
En plus d’un impact sur le prix des grains, la guerre en Ukraine a aussi impacté le coût de l’approvisionnement en fertilisants. Le prix de la matière première a aussi augmenté significativement. La Russie était un fournisseur important du Canada à ce chapitre. « Le contexte géopolitique pourrait continuer d’influencer la volatilité des prix dans les prochains mois. Des entreprises pourraient avoir intérêt à acheter ces intrants auprès de leur grossiste dès qu’il est en mesure d’en sécuriser un bon prix », observe Vincent Cloutier.
4) La hausse du taux directeur et l’inflation
Exploiter une ferme nécessite d’importants capitaux. « Or, le coût du capital emprunté augmente au rythme de la hausse des taux d’intérêt », rappelle-t-il. Celle-ci pourrait donc avoir un impact sur votre capacité à rembourser le financement déjà obtenu et sur la possibilité d’obtenir du financement additionnel.
Les agriculteurs ne sont pas non plus à l’abri de l’inflation. Le prix des carburants fossiles utilisés dans le cadre des activités agricoles a augmenté au cours des derniers mois. Idem pour le coût des grains qui servent à nourrir les animaux. « Notamment en raison de ces deux variables économiques, un ralentissement des investissements est constaté en agriculture. Certains projets pourraient être reportés », observe-t-il.
5) La pénurie de main-d’œuvre
La difficulté à attirer et à retenir les travailleurs qualifiés, voilà une autre préoccupation importante ! Il existe des moyens pour améliorer vos chances de pourvoir les postes vacants au sein de votre organisation. Il est aussi possible de mettre en place une série de mesures pour faire fonctionner votre entreprise en optimisant vos processus existants.
Dans ce dernier cas, la robotisation d’un certain nombre de tâches pour réaffecter les employés à d’autres fonctions peut être l’une des solutions à envisager pour contrer la pénurie de main-d’œuvre. « Le déploiement de nouvelles technologies entraîne évidemment des besoins en capitaux pour l’entreprise. »
Des solutions financières à votre portée
Le saviez-vous ? Des stratégies de couverture permettent une meilleure gestion du risque de marché pour l’entrepreneur. De quoi vous aider dans l’atteinte de vos objectifs budgétaires ! « Ces outils de gestion vous protègent notamment contre la volatilité du prix des produits pétroliers ou celui du porc, à titre d’exemple, alors que d’autres atténuent les fluctuations d’une devise », explique le spécialiste.
Malgré les enjeux auxquels l’industrie est confrontée, il se veut rassurant. « La résilience du secteur agricole canadien aux soubresauts de l’économie est légendaire », conclut Vincent Cloutier. Et comme le dit bien l’adage, on récolte ce que l’on sème, semble-t-il !
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